
RDC : Le rapport explosif de l’ONU relie Kabila, Katumbi et Numbi à l’AFC/M23
Un rapport confidentiel des experts de l’ONU consulté ce mois de juillet jette une lumière troublante sur l’ampleur des connexions entre les milieux politiques congolais et la rébellion AFC/M23, active dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Selon ce rapport, les efforts de l’AFC/M23 pour unifier les groupes armés et mobiliser des figures politiques clés se sont matérialisés. Plusieurs factions, dont certains anciens membres du mouvement Wazalendo, auraient changé d’allégeance face à l’expansion rapide des rebelles soutenus par le Rwanda, rejoignant directement les rangs de l’AFC/M23.
Mais l’élément le plus saisissant du document est sans doute la mention de contacts réguliers entre des personnalités de premier plan telles que Joseph Kabila (ancien président), Moïse Katumbi (opposant influent), et John Numbi (ancien inspecteur général de la police) avec Corneille Nangaa (président de l’AFC/M23), ainsi qu’avec les autorités de Kigali et Kampala.
« Si ces personnalités ne se sont pas officiellement ralliées à l’AFC/M23, elles sont néanmoins restées en contact régulier avec Nangaa, Kigali et Kampala », peut-on lire dans le rapport.
Ces révélations viennent renforcer les soupçons d’une vaste toile de connivences entre une partie de la classe politique congolaise et des puissances étrangères, au moment où la RDC fait face à une guerre hybride mêlant insurrection armée et manœuvres politiques.
Le silence de Joseph Kabila, Moïse Katumbi et John Numbi face à ces accusations n’a fait qu’amplifier les interrogations. La société civile appelle désormais à une enquête parlementaire indépendante, tandis que plusieurs organisations exigent des sanctions ciblées contre toute personne impliquée dans des actes compromettant la souveraineté de l’État congolais.
À Kinshasa, le gouvernement n’a pas encore officiellement réagi, mais selon des sources proches de la Présidence, un conseil de sécurité restreint aurait été convoqué pour examiner les implications de ces allégations sur la stabilité politique et territoriale du pays.
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